Etats Unis : prélèvements ADN à la naissance

Selon un article de CNN, les états unis auraient instauré le prélèvement systématique d’ADN à la naissance. Les échantillons sont conservés nominativement.

La pratique est réalisée dans le cadre médical, avec comme enjeux affichés la détection de pathologies. Ainsi, des familles ont eut la surprise de recevoir une convocation, demandant de présenter leurs nouveaux nés à des « tests complémentaires » de détection de maladies génétiques. Et d’apprendre ainsi que chaque bébé subit un prélèvement systématique d’ADN à la naissance. Plus encore, que des tests de dépistage sont réalisés automatiquement sans demande d’information ni même simple information.

Si l’opération peut être au premier regard considérée comme une hausse de la qualité des soins, la situation n’est pas si claire. La finalité du dépistage ne serait pas tant de guérir des malades potentiels, mais plutôt de les exclure du système de soins. En effet, le monde des sociétés d’assurance participe de près à ces opérations. Selon CNN, ce sont les assurances des patients qui financent le dépistage automatisé, ce qui leur donne également le droit d’accéder aux résultats. Et donc de disposer dès la naissance d’éléments pour identifier les futurs clients à risques.

L’article mentionne également que le domaine de la recherche aura accès à cette base de données, véritable « mine d’or » d’un point de vue chercheur. En revanche, rien dit si ces informations seront mises à disposition des forces de l’ordre. Mais au vu de la puissance de l’argument sécuritaire, et de l’avancée que permettrait cette base de données dans la résolution d’une enquête – il deviendrait possible d’identifier le propriétaire de tout fragment biologique, cheveux, ongles, etc. -, on peut néanmoins supposer que le lien ne va pas tarder à se faire.

Aujourd’hui, en France, ce sont les forces de police et de gendarmerie qui gèrent le Fichier national automatisé des empreintes génétiques (FNAEG). S’il était créé dans l’optique de prévention / répression des infractions sexuelles (1998), d’autres lois (notamment la Loi sur la Sécurité Intérieure, 2003) sont venues considérablement élargir le périmètre d’application.

Si bien qu’aujourd’hui, environ 2% de la population française est référencée dans ce fichier. Matthieu Bonduelle, le secrétaire général du Syndicat de la magistrature a déclaré que « personne ne prône le fichage généralisé, mais, de fait, on est en train de l’effectuer ».

Il y a 3 ans, lors d’une réunion des ministres européens de l’intérieur, C. Estrosi, avait quelque peu choqué avec sa phrase: « les citoyens seraient mieux protégés si leurs données ADN étaient recueillies dès leur naissance ». Visiblement, l’approche des états unis, sans information et par le biais de l’argumentation santé s’est avérée plus efficace.

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